La Prière du FAUCON CRECERELLE
Le petit rapace si commun que l'on voit dans les champs ouverts, les prairies près des bosquets essayant de garder son équilibre sur un fil électrique vibrant au vent devient de plus en plus rare!
Depuis quelques années son monde se rétrécit et son biotope disparaît au profit du métal et du béton. Ainsi, plus le monde rural si vital pour l'oiseau, recule, plus sa vie devient aléatoire.
Sa prière plaintive lancée du haut d'un poteau ne s'adresse à aucune divinité et ne compte sur la grâce d'aucune autorité ascendante. Elle est foncièrement naturelle, instinctive, fille du vent!
Le faucon crécerelle dont le régime alimentaire se compose de rongeurs -essentiellement- devrait perdre tous les ans quelques mètres de son univers de chasse et s'adapter à l'instabilité d'un monde qui l'ignore et le rejette sans le savoir! Terrible ignorance des hommes happés par le bruit de leurs engins et la poussière des chantiers !
Avec sa femelle, deux fois plus grande que lui, le mâle s'ingénie à résister aux assauts inquiétants des nos congénères . Sentinelle tenace, il suit les derniers sillons que l'homme trace dans une terre de plus en plus menacée et cherche son repas ainsi que celui des siens sans faillir!
Habitant nos granges, nos fermes et sur les avancées des toits, il vagabonde dans les parcelles labourées et les friches, se postant souvent sur un poteau, un piquet et attendant sa proie imprudente : souris, musaraignes, campagnols ou autres oiseaux isolés.
Son repas gagné, modeste et frugal, le petit rapace rentre dans son nid. Il reprendra sa vie demain avec la même détermination et le même sens sauvage et farouche, participant ainsi à l'univers avec son chant qui retentira toujours dans la conscience des hommes!
Ci-dessus : trois fauconneaux