Un oiseau qui hiberne ? L'ENGOULEVENT DE NUTTAL
Ci-dessus : engoulevent dans son environnement aride
Je ne veux te déranger dans ton sommeil en ce mois de février froid et humide mon cher Engoulevent de Nuttal. Tu dors profondément dans ce vaste continent qu' est l'Amérique des grands parcs naturels, des espaces ouverts et infinis.
Tu es dans un bois, dans le creux d'un arbre ou, au sol parmi des végétaux qui te couvrent et qui rappellent ton plumage sombre, parfaitement fait pour ce camouflage qui dure des mois entiers.
Tu es de la famille des Engoulevents, ceux dont on dit qu'ils tètent les chèvres au crépuscule et qu'ils ne peuvent avoir de bons présages à inspirer. Niaiseries des hommes quand ils ignorent ce qui est autour d'eux et qu'ils ne cherchent pas à connaître ce qui fait la nature de l'étrange ! Les hommes plaquent souvent leurs propres fantasmes ou angoisses plus ou moins sages, plus ou moins aberrants sur les autres êtres vivants. Mais toi, tu es plus sage et plus discret. Tes mœurs sont nocturnes et tes menus dans le ciel sont des insectes. Avec ton bec court mais large et tes vibrisses, tu humes l'air et captes des sons, des parfums ignorés des hommes. Ton vol est lourd, ton chant plaintif est monotone.
Tu feras ton passage furtif sur terre en ayant participé à l'univers et l'on ne sait, grâce à ta discrétion, combien de nuits font ta vie, ton existence....Dix, douze ans? Une éternité !
Belle parenthèse ailée, ta vie mon cher Engoulevent de Nuttal !
Un air de famille avec le martinet noir ( Ci-dessus : engoulevent de Nuttal)
