Survivre en hiver

Ci-dessous: mésange huppée

Ayant marqué la nature de vols migratoires continus, l'automne cède sa place aux lumières laiteuses de l'hiver. A présent, tous les oiseaux se sont stabilisés quelque part sur notre planète. Le temps n'est plus aux dépenses d'énergie et aux déplacements inconsidérés. Tout est fait pour rester en vie et maintenir son corps à une température convenable, salutaire pour nos frères ailés : quarante-deux degrés!

Il n 'y a quasiment plus d'insectes et, l'imprudente araignée qui se hasarderait à sortir de sa cachette est vite repérée, gobée sans délai. Les moindres graines trouvées ici ou là sont englouties. Il s'agit de mettre à profit toute nourriture maintenant en vie le roitelet de huit grammes ainsi que la grande corneille imposante. Beaucoup d'oiseaux changent d'espace, s'adaptent pour survivre : la mésange huppée, la charbonnière, la bleue ainsi que la sitelle torchepot quittent la forêt et les bois humides. Elles s'aventurent près des habitations et des jardins. Elles visiteront nos mangeoires, s'accrocheront à nos boules de graisse et se disputeront les restes de nos viennoiseries, nos pains mis sur les fenêtres.

L'hiver est une saison paradoxale : il est à la fois difficile d'observer les oiseaux que l'on peut voir aisément en d'autres périodes, mais c'est aussi le temps favorable à de surprenantes rencontres. Ainsi, il est possible de vous trouver nez à nez avec un pinson du nord ou une mésange à longue queue vivant habituellement ailleurs. Il vous est possible de voir toute une famille de hérons ou d'aigrettes dans un champs de blé labouré et parsémé de jeunes pousses vertes de décembre.

Plus étrange et inattendue encore : une rencontre avec un gros-bec casse-noyaux dans son jardin ou un intrépide roitelet qui quitte pour une journée son bois chéri. L'émotion est vive car la probabilité de voir de près ces deux oiseaux dans son espace familier est quasiment nulle.

Il suffit de sortir de son monde strictement humain pour se rendre compte de la vie tumultueuse des oiseaux en hiver. Elle n'est guère facile en cette période de disette. Certains changent de régimes pour mieux affronter les frimas comme la plupart des insectivores qui ne dédaignent plus les graines et les baies les plus acides. D'autres, habitent nos haies, les creux de nos arbres et les trous bénis de murs pour profiter de nos largesses.

Pourvu que ces dernières soient régulières et sans danger pour nos visiteurs d'hiver!

M.B.

Restez curieux!

Ci-contre : aigrette

Ci-dessus : gros-bec casse-noyaux



26/12/2012
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