Les Petites migrations d'hiver
Ci-dessus : Oies cendrées (une halte)
Il est fréquent d'évoquer les traditionnelles migrations de fin d'été et durant la saison d'or : l'automne! Mais on oublie tous ces déplacements ponctuels, courts et inattendus de grues, de vanneaux ou autres grives à travers les champs gelés, les bosquets endormis et les terres argentées par le givre! On ne parle pas de ces coups d'ailes faits dans le silence des campagnes "hallucinées" comme le disait mon cher Emile Verhaeren. Rien n'est plus poétique que ces cris d'oiseaux dans le ciel laiteux et que l'on devine enveloppés dans le coton de la brume de janvier. Ces cris ne sont pas inutiles. Ce ne sont pas non plus des chants comme nous aimerions le croire nous autres les humains!
Ce sont certainement des signaux d'alerte, de ralliement, de départ ou de changement de direction. Ce n'est ni la période des parades ou des accouplements, ni celle des nidifications et des recherches de territoires. Les oiseaux errent d'ère en ère et élisent un espace-dortoir où se poser et dormir. Aile contre aile, ils cherchent cette chaleur de plumes gonflées jusqu'à l'aube glacée qui les réveille et les pousse à partir vers d'autres espaces où se nourrir!
Ces nuées qui peuvent être nombreuses, abandonnent souvent leur régime de base pour manger, sans rechigner, des baies, des graines, des vers, des grenouilles et autres rongeurs selon la taille de l'oiseau et l'espace où il se retrouve. Il s'agit de s'adapter pour survivre et ne pas succomber au froid des nuits, des longues nuits d'hiver!
Je vous observe, je vous suis, mes reines, mes rois à travers le brouillard, les flocons de neige et le givre, ennemis de vos haltes occasionnelles !
