Lettre au BRUANT ORTOLAN

 

Cher Ortolan,

Tu fais partie de ces oiseaux dont on commence, insidieusement, à ignorer l'existence. Pourtant, la douceur de ton chant plaintif et la splendeur de tes couleurs ne peuvent te faire effacer de la mémoire de ceux qui sont sensibles à ton charme.  Avec ton bec rose, le cercle orbital qui orne tes yeux bruns et ces plumes rousses qui couvrent ton petit corps de granivore, il nous est difficile de ne pas être séduit. Ta femelle, plus terne à la poitrine striée et superbe, lutte toujours par les oeufs qu'elle offre à la nature... contre l'appétit curieux des hommes !

Mais, tu as terriblement peur de ces derniers. Tu as choisi de rester aux lisières des forêts, dans les champs de vignes et les prairies buissonneuses. Tu fais ton nid à même le sol à l'ombre d'une haie de campagne ou au bord d'un champs bordé de hautes herbes. Tu as choisi la discrétion malgré ton plumage solaire car des hommes aux hautes responsabilités, des estomacs autorisés, te traquent pour faire de toi un mets de luxe dans des dîners suspects et scandaleux!

Tu es en voie de disparition et j'entends encore ton chant d'alerte. Vaine tentative car tu n'as pas le poids du Panda ni la triste renommée de l'Orang-Outan.

Mais, un jour, je le crains, ton chant manquera à la forêt, à nos champs de blé et,  l'univers  perdrait - ainsi hélas- une de ses notes musicales légitimes dans la Nature.

Sur les fils électriques que fait chanter souvent le vent, ta note demeure indispensable pour l'harmonie de la partition. Faudrait-il le rappeler, sans résultat, sans impact sur  les intelligences humaines ?

M.B.

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ci-dessus : ortolan chantant !



21/02/2021
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