LE COMPAGNON MECONNU
Qui ne connaît pas cet oiseau qui nous suit partout depuis que la terre est terre et que les champs de blé proposent leurs gerbes séductrices, gratuites et ô combien délicieuses ?
Le moineau citadin dit aussi familièrement le Pierrot, le Piaf à cause de son chant tellement gravé dans nos mémoires que l'on se sait plus s'il s'agit d'une musique de fond commune ou d'un supplément de vie ajouté à notre existence matérielle, est un oiseau rustique et d'une incroyable faculté d'adaptation.
Il a connu nos anciennes cabanes sans confort, nos chaumières et nos humbles foyers du haut Moyen-âge. Ce compagnon dont les moeurs assez tapageuses ponctue, par sa présence, nos journées de bipèdes occupés, préoccupés par les besoins de la vie que nous avons pris soin de créer.
Il adoucit notre quotidien par ses chants variés, à la maison sur nos terraces; dans le jardin, sur les trottoirs, n'hésitant point à nicher entre deux tuiles sous le toit, le nôtre !
Très facile à reconnaître, le moineau citadin mâle est d'un gris souris. Mais il semble porter sur la nuque et le dos une sorte de burnous couleur cannelle . Une bavette noire sous un bec robuste dont la couleur varie selon les saisons, le différencie de la femelle. Celle-ci, beaucoup plus terne n'est pas moins robuste et racée. Maman bavarde, il lui arrive de mener à terme quatre couvées par an.
On te dit parasite, cher moineau des villes; on te dit domestique !
Tu n'es ni l'un ni l'autre. Tu réponds à ta façon à ces jugements hâtifs par une vie trépidante en bravant toutes les intempéries et les divers prédateurs dont tu déjoues parfois les stratégies : chat, épervier, pie, chouette...etc.
Tu es un oiseau sauvage, indépendant. Tu es notre note de musique sur le fil à linge ou celui du poteau électrique.
Il y aura toujours une miette de pain à notre table d'hommes gavés par la matière en excès!
Tu es le frère bienvenu !
Photo ci-dessous : femelle moineau.
