La saison de la HUPPE FASCIEE
Ci-dessus : Huppe fasciée observée à Marmoutier
Voici un oiseau qui tient à la fois de la fable et de la réalité du monde avifaune. La huppe fasciée est un oiseau assez rare partout en France. Et si on le dit commun, c'est un peu exagéré. On peut passer sa vie entière sans le voir. Mais si on s'arme de patience et de volonté, il est très possible de l'entendre soit par terre cherchant un insecte perdu sous le soleil ardent ou chanter à la cime d'un conifère.
Cet oiseau méconnu, peut peser jusqu'à quatre-vingt grammes et mesurer à peine trente centimètres. Comme les petits granivores, la huppe fasciée vit une dizaine d'années. Elle affectionne plus particulièrement les larves d'insectes, les chenilles et autres invertébrés qu'elle harponne à même le sol.
C'est un oiseau qui se plaît dans la lumière et sous le soleil ardent du sud. Il lui arrive de s'aventurer au nord de la Loire quand la chaleur s'installe. Alors, il est possible d'entendre son chant monotone, régulier dont le timbre rappelle celui de la tourterelle turque ou le coucou gris. Cependant, la huppe fasciée semble utiliser d'autres notes du répertoire avifaune en y ajoutant à intervalles irréguliers, un cri rauque moins agréable à l'oreille. Elle est, également, facilement reconnaissable avec sa livrée orange et noire et sa huppe plumeuse très mouvante selon les circonstances et les émotions qu'elle peut avoir : peur, surprise...
Cavernicole, elle affectionne les trous dans les arbres morts, les nids abandonnés de pics, de chouettes ou les cavités des bâtiments. Une fois le couple formé, la nidification commence dès le mois de mai. Six à huit œufs sont déposés et couvés pendant quinze à dix sept jours. Il arrive que la huppe fasciée ne fasse qu'une nichée par an. La profusion de nourritures : insectes, larves, lézards, détermine le choix des parents.
Cantonnée au sud de l'Europe et à l'Afrique il y a quelques années, la huppe fasciée s'aventure, désormais, dans les prairies, les friches et les bosquets du centre de la France.
Petit à petit, l'oiseau devient moins fabuleux et plus familier. Ce n'est pas pour déplaire aux ornithologues de terrain.
M.B.
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