La promesse des Hirondelles
En ce moment même, en ce mois de mars chargé de promesses printanières, Sous le ciel embrasé d'Afrique où les crépuscules sont envoûtants et les aurores plus éclatantes que jamais, des hirondelles, rustiques et celles dites de cheminée, pressentent que l'heure du départ est là, imminente. En fait, l'aiguille de l'horloge indiquant le nord tremble déjà avec frénésie. Il s'agit de traverser la savane, les immenses forêts, les plateaux qui annoncent le Maghreb, puis le Sahara où les oasis sont de vraies haltes magiques où l'eau rare se confond avec les mirages!
Puis, il y a la mer Méditerranée aveugle et sans merci où nos voyageuses épuisées doivent leur salut aux bateaux partant de Tanger vers l'Espagne. Je vous avais bien observées, la tête dans les plumes sur le pont et je n'avais rien dit autour de moi pour qu'on ne vous embête pas! J'avais compris votre besoin impérieux de repos inscrit sur vos ailes défaits, sans lustre! Vous revenez vers nos cieux encore éprouvés par les multiples passages de nuages noirs de l'hiver en partance. Vous avez déjà vu et pré-vu des haltes, des nuits blanches et des risques divers.
Certains humains ne le savent pas encore. Mais, il vous arrive de voyager de nuit quand nous sommes -nombreux- à être au chaud, à l'abri et ne sachant rien de ce qui se trame sous le ciel - j'espère étoilé!
J'ai le confort et la sérénité pour écrire ce texte, loin des vagues tueuses, des plaines et des forêts tumultueuses. Et, vous avez la haute dignité du voyage hasardeux et sans aucune garantie de survie! Je veille sur vous, mes Reines! mes Héroïnes !
