La dernière nichée
Ci-dessus : nichée de Chardonneret
Plusieurs migrateurs ont rejoint l'Hémisphère sud. Certains préfèrent prolonger leurs vagabondages dans les champs arides et les prairies désolées du sud de l'Europe. Les adultes ne sont plus seuls. Leurs rejetons - ceux qui ont échappé à diverses prédations et aux intempéries- sont avec eux. On les distingue à peine de leurs parents. Ils sont, toutefois, plus bruyants et agités, quémandant toujours une becquée supplémentaire !
La route est longue. Les nuées se succèdent nuit et jour en se ravitaillant ça et là et en s'abritant le soir venu, dans les haies, les bosquets, les forêts et les paquebots qui naviguent en mer. Des haltes qui sont des heures gagnées au ciel pour reposer les ailes et dormir loin des regards des hommes.
Pourtant, dans les jardins et les parcs, la dernière nichée de la linotte, du verdier d'Europe et du chardonneret remplit encore son univers de cris. Les retardataires se nourriront de graines de bouleaux, de tournesols et des céréales perdues sur les routes de campagne par les divers engins agricoles.
C'est la vie errante en attendant de rejoindre ceux qui traversent en ce moment les immenses terres espagnoles et nord-africaines avant de s'aventurer -pour certains d'entre eux- au coeur même du continent noir.
La magie des mots ne peut rendre de façon fiable la splendeur de ces voyages dont la majorité échappe à notre regard !
Ci-dessus : nichée de Tourterelle turque
