L'illusion du ROUGE-GORGE
L'automne n'est pas monotone et les oiseaux ne sont pas absents des bois, des landes et des forêts. Il y en a même qui se hasardent dans nos parcs et jardins privés pour accompagner nos travaux de taille, nos dernières tontes et les réguliers ramassages des feuilles mortes.
Le rouge-gorge en fait partie. Voilà pourquoi on le dit "familier". Il quitte les bois, les lisières des bosquets et des haies pour venir chanter sous la lumière des lampadaires trompeurs. Ses gazouillis ne sont pas inexplicables. Notre visiteur, trompé par la douceur et les lumières artificielles peut connaître cette excitation liée aux hormones et à une tension inhabituelle. En effet, l'oiseau chante son territoire, sa conquête et révèle sa véritable nature de querelleur acharné. Entre eux, les mâles peuvent se battre en duel, souvent mortel.
Mais, l'automne avance et la douceur se raréfie au fil des jours. Le rouge-gorge a d'autres batailles à mener : lutter contre le froid, la faim et surtout arriver à passer les nuits d'hiver en garantissant à son corps frêle et léger une température convenable.
Le printemps est bien loin. Notre héros doit préserver, économiser ses forces, son énergie et enfin, sa vie pour pouvoir conquérir un territoire, une femelle et, garantir à l'élue une descendance forte et résistante.
En effet, la vie du rouge-gorge est, au fond, une bataille pour la Vie !
M.B.
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