Dur hiver, L'hiver dure...
Ci-dessus : tourterelle turque
Les mois d'hiver paraissent longs car les attentes exaspèrent le désir. Mais quelles attentes? Nous voudrions que les nuées parties en octobre et en novembre réapparaissent et nous charment de leurs parades, leurs couleurs et leurs chants. Nous voudrions réentendre les gazouillis des hirondelles rasant le sol et fendant l'espace de leurs ailes noires et puissantes. Janvier, février, malgré la froidure et les nuits glacées lancent leurs pousses frileuses déchirant les sols gelés. Ce sont les mois de la grande transition que les merles sédentaires mettent à profit pour choisir des territoirs, visiter quelques logis à refaire ou des coins nouveaux jugés plus discrets.
On est surpris par la présence de quelques pigeons ramiers, de tourterelles turques qui chantent ou se plaignent, désolées sur des poteaux électriques noirs criblant la brume du matin. Les moineaux sont toujours là, jouant à cache-cache dans la charmille aux feuilles froissées et rabougries. Nous relativisons nos frustrations et nos misères en regardant ces oiseaux gonflés comme des petites balles emplumées gardant le moindre degré de chaleur. Stoïques, ils attendent et profitent des premières douceurs offertes par les faibles rayons hivernaux!
Plus loin, derrière une feuille de lierre d'un vert luisant, un troglodyte mignon guette le moindre insecte perdu qu'un redoux a manifestement trompé. Son chant se fait attendre comme celui de l'accenteur mouchet arpentant sans trêve les petits espaces verts à la recherche de quelque graines sèches ou un ver de terre se hasardant sur le gazon.
A l'instar de ces quelques fleurs et feuilles timides que l'on voit désormais un peu partout, quelques oiseaux, par leurs comportements et leurs mouvements incessants, annoncent des jours plus cléments...
M.B.
Restez curieux !
