Des Mues et des Migrations

Ci-dessous : grues cendrées

Quelques jours après la dernière nichée cachée dans les feuilles poussiéreuses ou  les aiguilles penchées des conifères, les parents se défont de leurs plumes nuptiales, celles qui avaient participé aux spectacles des parades printannières et estivales. L'épreuve de la mue commence. Après la fatigue de la nidification, s'impose ce rituel obligé où la livrée de l'oiseau tombe en laissant pointer des tubes blancs chargés de nouvelles parures. La fatigue est intense et il est inutile de chercher cette beauté d'hier et ce flamboiement des couleurs des mois d'avril et de mai. L'heure est au repos! A la grande discrétion. Courte pause avant le départ sous d' autres cieux !

Par les nuits de septembre, des nuées passent, ombres légères emportant avec elles nos souvenirs des beaux jours dont il ne reste que quelques éclats ravissants au sens étroit du terme. Certaines nuées en flèche, criblent les nuages et bravent les vents pour répondre à cet indéfinissable et impérieux désir d'être ailleurs !  D'autres vagues ailées plus bruyantes telles les grues cendrées marquent leur passage avec des cris dont le sens nous reste secret. Délicieuse ignorance qui magnifie et amplifie les interprétations... Mystère d'un langage  qui donne au rêve son élan le plus délirant.

Heureusement pour les amateurs de la nature que nous sommes, tous les oiseaux ne migrent pas vers ce Sud qu'aimantent l'instinct  et le désir. Certains s'accommodent de nos lattitudes et sont sédentaires ou migrateurs partiels. En effet, quelques chardonnerets, verdiers, linottes et  autres pinsons sont là pour nous tenir compagnie. Ils sauront donner une musique et une couleur à nos dures journées de décembre. Ils sauront remplacer les feuilles mortes sur les branches pour nous bercer de cette  douce illusion : tout n'est pas gris et morne en hiver et en automne !

Les martinets, les hirondelles, le coucou gris ainsi que le rossignol philomèle ne peuplent plus nos plaines, ne chantent plus sur nos toits et n'occupent plus notre ciel.  Certains sont déjà dans le Maghreb, d'autres s'aventurent plus loins en Afrique centrale.

Et, nous commençons à rêver à ces trajets magiques où des petits corps dont l'unique puissance demeure l'instinct, nous rappellent nos limites et nos devoirs face à nos frères ailés!

Qu'ils continuent à nous émerveiller en ponctuant l'éternel retour des saisons de leurs féeriques passages!

M.B.

Restez curieux!

 

ci-dessous : oies cendrées, une halte...



06/09/2012
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