Chants d'avril ou le Coucou (deuxième note)
Ci-dessous : le coucou gris 
En ce mois d'avril le coucou a investi la majeure partie de l'Europe méridionale et centrale. Il aura parcouru des milliers de kilomètres, survolé des steppes, des déserts, des prairies et des bois par centaines. Et, quand on a le privilège d'entendre son chant dans une clairière ou à la lisière d'une forêt, on est vite transporté par la magie de l'évocation.
Bel oiseau digne d'un conte de fée à la tête de pigeon, à la poitrine d'épervier et au profil rappelant l'engoulevent, le coucou est un enchanteur! Il fait partie de ces animaux qui interpellent le naturaliste ou le promeneur amateur. Son chant caverneux et monotone sonne comme l'horloge qu'il hante depuis des siècles : fuite du temps et magie de l'instant où l'oreille est saisie et l'émotion provoquée.
Bientôt, la femelle, astucieuse et reproduisant un sombre héritage, choisira plusieurs nids de passereaux-de préférence-pour déposer des oeufs qui auront la même couleur que ceux de l'oiseau hôte. Et l'on peut découvrir de jeunes coucous dans des nids de rousserolle, d'accenteur mouchet ou de rouge-gorge...
Deux semaines plus tard, l'oiseau étrange, né dans un nid emprunté par des parents quelque peu vagabonds, s'évertuera à éjecter hors du nid les résidents naturels et bénéficiera ,souvent tout seul, des becquées d'oiseaux trois fois plus petit que lui.
Le coucou grandira et migrera sans parents ni apprentissage lui permettant de connaître son trajet pour l'Afrique. Magie de la nature et certitude de l'existence d'une horloge et d'une intelligence dont seul le coucou détient les secrets...
Les clefs d'une horloge naturelle, non celle de l'homme où l'oiseau est attaché à une chaînette et chante les heures qui passent. Inexorablement!
M.B.
Restez curieux!
Ci-dessus: rousserolle effarvatte
